

Né à Dublin, le peintre anglais Francis Bacon (1909-1992) affirmera n’avoir trouvé son style qu’en 1945 avec ses Trois études de figures au pied d’une Crucifixion. Cependant, il faudra attendre les années 1980 pour que Francis Bacon soit reconnu comme un des plus grands peintres de ce siècle, tout en se refusant aux honneurs et à l’embourgeoisement.
Irréductible à toute école, il exhibe la nudité, la chair, la virilité de l’homme, saisi dans une solitude dérisoire, tordu par le spasme de la naissance, de l’agonie, ou d’on ne sait quel mystérieux malaise, entre tragédie classique et mal de vivre contemporain. « Je n’ai jamais su peindre un sourire », disait-il.
Sur des fonds de couleurs souvent vives et traitées en aplat, des corps musculeux s’étirent et se contractent comme en un miroir déformant, captifs d’un réseau de lignes géométriques qui n’ouvrent sur aucune perspective.
Amoureux du vin, peut-être de l’ivresse, Bacon a composé autour d’un verre, pour l’étiquette de Mouton Rothschild 1990, une étrange et fulgurante chorégraphie.