ANNETTE MESSAGER
Née en 1943 à Berck, dans le Pas-de-Calais, Annette Messager est une artiste plasticienne et graphique française. De Paris à Londres, Tokyo ou New York, elle est accueillie dans les plus grands musées et a reçu les récompenses les plus prestigieuses comme le Lion d’Or à la Biennale de Venise en 2005 ou le Praemium Imperiale au Japon en 2016.
Son œuvre, véritable reflet de sa curiosité, va du dessin à l’installation monumentale en passant par des assemblages en volume.
Ne craignant ni la diversité des formes ni les sujets sensibles, Annette Messager commence par imaginer des albums-collections faussement intimes sous des identités changeantes et aborde, entre autres, des sujets tels que l’enfance, le mariage, les hommes, les proverbes, les amours, les champignons, les chose à faire ou à ne pas faire, les mots de tous les jours, ceux qu’on dit à voix haute et ceux qu’on garde pour soi.
Plus tard, les mots prendront formes et s’animeront comme dans les contes où des créatures animales naturalisées regardent des pantins se balancer,
des morceaux de corps s’attrouper en cercle ou en triangle et où des chimères dansent sur les murs, tandis que des formes textiles respirent ou que des chevelures s’envolent.
Son travail, marqué par l’engagement féministe, prend à témoin le monde tel qu’il est, avec ses règles et ses limites, et en même temps il le dépasse et le subvertit sur un mode joyeusement iconoclaste. Devant l’œuvre d’Annette Messager, on peut rire jaune, broyer du noir, voir la vie en rose ou se fâcher tout rouge car l’amour, le jeu, la bestialité, la torture, tout y est, tout y figure.
Pour Mouton, Annette Messager part de la forme la plus littérale du dessin : l’écriture, qui est aussi un appel, une incantation. En témoigne ici la répétition, en vagues successives, du mot « Hallelujah ». Elle y joint de façon réaliste et symbolique la célébration de deux substances familières que la Bible associe fréquemment l’une à l’autre et dont elle chante les vertus : le lait et le vin.
